"Agenouillez-vous pour prier et entendez la voix de Dieu" : l’appel à la paix des évêques catholiques soudanais

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À l’issue d’une réunion qui s’est tenue le 29 juin à Juba, les membres de la Conférence des évêques catholiques du Soudan ont exprimé leur préoccupation sur le conflit qui déchire le pays depuis avril 2023. Après avoir évoqué le "désastre humanitaire" et le rôle de l’Eglise, ils sont revenus sur l’importance de "rechercher la paix et la justice".

"Le tissu de la société soudanaise a été déchiré, les gens sont choqués, traumatisés et incrédules face au niveau de violence et de haine" ont écrit les membres de la Conférence des évêques catholiques du Soudan (SCBC) après une réunion qui s’est déroulé le 29 juin dans la ville de Juba, selon Vatican News.

La guerre civile oppose les Forces armées soudanaises (SAF) et les Forces de soutien rapide (RSF). Un conflit qui a entraîné,depuis le coup d'État du 15 avril 2023, le déplacement de plus de 9 millions de personnes selon l’Agence des Nations Unies pour les réfugiés.

"Nous condamnons les meurtres, les viols et les pillages de civils par quelque camp que ce soit, et nous demandons que les responsables de ces crimes rendent compte de leurs actes", ont écrit les membres de la SCBC. Ils dénoncent le "désastre humanitaire" et les atrocités commises à l’encontre des civils.

Que les armes se taisent

"L'Église au Soudan nous appelle à aider pour arrêter la guerre, à fournir une assistance humanitaire, à faire un travail de plaidoyer pour la paix, à préparer l'après-guerre en termes de réconciliation, de réhabilitation, de reconstruction et de guérison des traumatismes, et surtout, à prier pour eux" ont déclaré les évêques. Ils appellent les belligérants à déposer les armes et à négocier pour la paix.

Les religieux invitent également les populations soudanaises à entendre "la voix de Dieu" dans ce conflit et à ne pas rester insensible face "à la voix du peuple, des enfants et des femmes qui crient pour la paix".

"Agenouillez-vous pour prier et entendez la voix de Dieu et la voix du peuple, des enfants, des femmes qui crient pour la paix, et aussi le sang qui pleure sur le sol des personnes innocentes qui sont mortes à cause des tirs croisés. Reprenez le dialogue en tant qu'enfants d'une seule mère et d'un seul père."

Reprenant le message du pape Françoix lors de la Journée mondiale de la paix en 2017, les membres de la SCBC déclarent que "répondre à la violence par la violence conduit au mieux à des migrations forcées et à d'énormes souffrances".

"La violence n'est pas le remède à notre monde brisé. Répondre à la violence par la violence conduit au mieux à des migrations forcées et à d'énormes souffrances parce que de vastes quantités de ressources sont détournées à des fins militaires et loin des besoins quotidiens des jeunes, des familles en difficulté, des personnes âgées, des infirmes et de la grande majorité des habitants de notre monde. Dans le pire des cas, cela peut conduire à la mort, physique et spirituelle, de nombreuses personnes, si ce n'est de toutes."

Ainsi, ils appellent "à rechercher la paix et la justice" par la "non-violence".

Face à cette violence extrême, les appels à la paix se multiplient à l'instar du Haut-Commissaire des Nations Unies pour les réfugiés, Filippo Grandi. Lors d’une visite dans le pays le 20 juin dernier, il avait déclaré que "la paix est la seule solution pour que nous puissions aider comme il se doit ces personnes et toutes celles auxquelles nous n'avons pas accès en raison du conflit".

Mélanie Boukorras

Crédit image : Shutterstock / hyotographics

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